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La mort dans l'âme


 

Ce que redoute tout créatif, c'est la panne ! Pas seulement les créatifs, mais c'est un autre sujet. En effet, être en panne d'idée pour un créatif, c'est comme manquer de tissu pour un fabricant de vêtements, de diamants pour un diamantaire, de maladies pour un médecin.

 

La facilité est donc de copier l'autre. On l'a vu dans le milieu des comiques avec l'affaire copycomic, un youtuber anonyme qui a mis en ligne des vidéos comparant des sketches d'humoristes français célèbres avec des sketches d'humoristes étrangers ou français, parfois célèbres parfois pas, comportant de très fortes similitudes, parfois jusque dans la gestuelle. Coup de tonnerre ! Des noms très célèbres de l'humour français sont ainsi pointés du doigt et sommés de se justifier. Long moment de solitude pour ces artistes de l'humour dont la réputation n'était plus à faire. Heureusement, il n'y a pas eu de gros dégâts à part des justifications. Pas de procès, pas de pénalité, rien. Ouf !

 

Cela a permis, vraisemblablement, de mettre à jour un fait qui était connu dans le milieu de l'humour. Est-ce que les gens cités par ce vidéaste anonyme sont vraiment concernées ou pas. Nous ne le saurons peu-être jamais. Mais, à vrai dire, ce n'est pas l’essentiel. Bon, je n'aime pas trop la délation mais, si nous devions retenir un point positif de cette affaire, c'est que les concernés devrait remercier cet anonyme qui va les forcer à se renouveler, à innover, à être créatif. La ligne de crête étant l'inspiration. Vous pouvez voir, entendre, lire quelque chose qui vous inspire et rebondir dessus, voire rendre un hommage, mais il faut y apporter quelque chose de nouveau.

 

La copie, certains en ont fait un art de vivre. Dissimuler, tapis dans l'ombre, ce sont de vrais aspirateur à idées, de vraies sangsues de contenus, qui profitent de la faiblesse et la naïveté de l'autre pour devancer l'auteur et s'approprier sa production. On le voit tous les jours autour de nous à l'échelle humaine mais aussi à l'échelle mondiale. Selon moi, copier, c'est ne pas avoir de ligne directrice, de colonne vertébrale, une base qui fera que, quoi qu'il arrive, vous pourrez rebondir parce que vous êtes leader dans votre domaine. Copier, c'est ne pas choisir et subir. Car il arrivera un moment où les copieurs ne pourront plus copier pour différentes raisons. A un moment donné, dans ce qu'ils vont copier, il y a une faille conçue et maîtrisée par son architecte. Un risque connu et maîtrisé que le copieur ne connaît pas. Une faiblesse naît en même temps que la conception et qui doit faire l'objet d'améliorations et connue par les concepteurs dès le début, conscients de cette adynamie.

 

Alors que les Etats-Unis ont fait de l'innovation leur stratégie (on parle de Start-up nation), un autre pays a fait de la copie la sienne : (et oui!) la Chine !  En chinois, un même mot chaōxí 抄袭, est utilisé à la fois pour « copier » et « plagier ». À l’origine, ce verbe signifiait « surprendre l’ennemi sur le flanc ou par derrière », avec une notion de préjudice et d'attaque indirecte, et donc, a fortiori, attentatoire. Copier, c'est mépriser l'autre et convoiter son bien. Mépriser, parce qu'il faut le faire taire pour qu'il ne revendique pas la paternité de la découverte. La copie Chinoise vient de l'animosité du communisme face au capitalisme et non de l'admiration. Et une fois que vous avez enclenché ce processus, il est très difficile d'en sortir comme tout mensonge. Quoi de mieux que de copier quelque chose qui marche et faire rentrer très vite du cash. La Chine a compris, malgré elle, que copier n'est pas viable à long terme car, elle dépend des innovations des autres. Soit pour les produire à bas coûts soit pour les copier. Sauf qu'une copie vaut toujours moins que l'original. Vous entrez dans une guerre des prix sans fin. La Chine tend alors vers un « capitalisme d'Etat »  qui est le fruit d'une constatation. Celle que le communisme et la copie ne fonctionnent pas et qu'il faut que ceux qui sont au pouvoir le garde tout en s'enrichissant d'avantage. En Chine, le taux d’investissement atteint en 2008 47 % du PIB, un record mondial. L’investissement public représente 40 % de l’investissement total de la Chine et 17 % des entreprises installées sur le territoire chinois sont des entreprises d’État. On utilise donc le capitalisme comme cela nous arrange. On continue de copier en essayant d'innover mais l'innovation ne se fait pas avec des pattes d'éléphant. Ce n'est pas parce que vous avez du budget que vous allez innover. Innover ne voulant pas dire juste améliorer, ou encore aller dans la même direction mais en mieux. Exemple, faire des écrans plats, incurvés, 4K, 8K. Innover, c'est créer un nouveau vecteur. Il ne s'agit pas d'imaginer un nouvel écran mais plutôt imaginer le nouveau vecteur de l'information. Cela ne sera peut-être pas un écran ?! Cela demande certes des moyens financiers mais cela réclame aussi de la finesse, une vision, une perception subtile de choses délicates, les signaux faibles dont je vous parlais dans une précédente newsletter.

 

Mais que les copieurs se rassurent. A trop vouloir copier et voler, au lieu de valoriser, ils vont tarir la source. Et que feront-ils lorsqu'il n'y aura plus rien à copier ? Et bien, je connais une histoire qui illustre bien cela.

 

Etant plus jeune, beaucoup plus jeune (lol), comme certains le savent, je lisais beaucoup de bandes dessinées, principalement le week-end, essentiellement le samedi, je lisais les comics, Marvel, vous l'avez deviné. Dans l'un d'entre eux, il y avait une histoire qui racontait qu'un jour, un extra-terrestre a attaqué la planète Terre. Les super-héros du monde entier se sont associés pour le combattre. Mais il était trop puissant. Il avait un pouvoir qui surpassait tous les pouvoirs des super-héros. Son pouvoir était d'imiter le pouvoir des autres. Si bien qu'il pût même les cumuler et les terrasser un par un. Vint devant lui, un super-héros, qui n'avait d'autre pouvoir que son habileté et son intelligence au combat. Il se présenta devant lui résigné, posant à terre sa seule arme, son bouclier. Comme une ultime tentative de négociation, apparaissant déjà comme peine perdue. Il lui dit « tu nous as vaincu humanoïde, tu es plus fort. Mais même si nous sommes vaincus, nous les humains resterons toujours plus fort que toi car nous avons quelque chose que tu ne possèdes pas et que nous possédons ! » L’humanoïde curieux « ah bon ! Et qu'est-ce donc ? » Et de lui répondre « Ce que nous avons de plus, c'est la vie ! Nous naissons, nous créons, nous travaillons, nous nous unissons, nous nous disputons, nous vivons puis nous mourrons. » « Mais moi aussi, je suis capable de créer. Regarde, je vais créer un nouveau pouvoir » L’humanoïde se concentre mais rien n'apparaît. Alors le super-héros lui dit « tu vois, tu ne peux pas créer, comme tu ne vis pas et ne meurs pas » « si ! Je vis. Je suis vivant ! Je peux créer ! » « Non tu ne peux pas car tu ne mourras jamais »  « Si je peux mourir » « Alors meurs ! » lui dit le super-héros. Et c'est ce qui arriva.....

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